Les CFF transportent plus de personnes que jamais – il faut assez de recettes pour développer l’offre
06.03.2025 - En 2024, le nombre de personnes ayant voyagé avec les CFF a battu un nouveau record: chaque jour, elles ont été 1,39 million à emprunter les trains des trafics grandes lignes et régional. La hausse de la demande implique le développement de l’offre ferroviaire. Les CFF doivent donc dégager un rendement solide. Et ils sont sur la bonne voie: l’entreprise est satisfaite de son bénéfice annuel de 275 millions de francs, qui a légèrement augmenté par rapport à 2023. Cependant, l’endettement reste élevé et les CFF doivent continuer à faire des économies et à gagner en efficacité. Un autre élément positif: la clientèle et le personnel se déclarent plus satisfaits.
De plus en plus de personnes choisissent en priorité le train pour se déplacer. Cette évolution réjouissante a atteint un nouveau record en 2024, avec 1,39 million de passagères et passagers par jour, tant pour le trafic grandes lignes que pour le trafic régional. Ce niveau inégalé a permis d’obtenir un résultat positif pour le trafic grandes lignes. Des bénéfices ont également été réalisés par CFF Immobilier et CFF Infrastructure Énergie. SBB Cargo International a renoué avec les bénéfices. En revanche, CFF Cargo Suisse accuse une perte importante. De manière globale, il en résulte un bénéfice annuel de 275 millions de francs.
Les CFF sont satisfaits du résultat global, mais avec des réserves. L’augmentation de l’endettement a pu être contenue grâce à des mesures d’économie et d’efficacité. À moyen terme, les CFF auront besoin d’un bénéfice annuel de 500 millions de francs. En raison de la demande croissante, l’offre ferroviaire doit être constamment développée. Cette extension exige des CFF qu’ils soient rentables. Ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront procéder à des investissements, par exemple dans de nouveaux trains, et stabiliser durablement leur endettement. La pression sur l’efficience et les coûts reste forte.
Exploitation ferroviaire ponctuelle malgré de nombreux chantiers et quelques fermetures totales
Pour les CFF, un trafic ferroviaire fiable et sûr est essentiel, tout comme la satisfaction des voyageuses et voyageurs et du personnel. Grâce à leur engagement au quotidien, les collaboratrices et collaborateurs ont fait face avec succès aux conditions exigeantes du trafic ferroviaire. L’entreprise a exploité le nombre record de plus de 20 000 chantiers. Afin de pouvoir réaliser des travaux plus rapidement, de manière plus efficace et à moindre coût, les CFF ont opté pour des fermetures totales prolongées sur certaines lignes, comme dans la vallée du Rhin saint-galloise et entre Zurich gare centrale et Zurich Wipkingen.
Cette année encore, les travaux seront effectués de manière groupée et des tronçons de ligne seront fermés à cet effet, par exemple entre Fribourg et Berne pendant les mois d’été, lorsque les pendulaires sont moins nombreux à se déplacer.
Les travaux de réparation dans le tunnel de base du Saint-Gothard ont pu être achevés comme prévu en août. Les voyageuses et voyageurs peuvent à nouveau se rendre de la Suisse alémanique au Tessin et inversement avec un temps de parcours encore raccourci d’une heure, et ce, désormais toutes les demi-heures. Dans le même temps, les trains de voyageurs ont été plus ponctuels – en particulier en Suisse romande et au Tessin – comme l’indiquait fin janvier le communiqué de presse des CFF sur la ponctualité 2024. En décembre 2024, la Suisse romande a connu son plus grand changement d’horaire depuis 20 ans. Il permet entre autres de proposer 15% de trains en plus dans la région. Dès les premières semaines, la stabilité de l’exploitation a été garantie. Nous étudions encore certaines optimisations. La ponctualité des trains en provenance de l’étranger n’est toujours pas satisfaisante.
Les voyageuses, les voyageurs et le personnel plus satisfaits
Les trains CFF sont toujours mieux remplis; malgré cela, la clientèle était plus satisfaite en 2024 que l’année précédente (2024: 79,2 points, 2023: 78,7 points). Outre la ponctualité, l’élargissement de la gamme d’abonnements a contribué à ce très bon résultat: tant l’abonnement demi-tarif PLUS que l’AG Night sont appréciés et ont dépassé les attentes du secteur des transports publics. Les CFF entendent continuer à s’améliorer en matière d’information à la clientèle et de levée des perturbations.
La satisfaction de la clientèle de CFF Cargo Suisse a baissé pour atteindre 67,6 points (2023: 73,7 points) du fait des augmentations de prix et d’une production moins bonne en raison de nombreux chantiers de nuit, de la fermeture partielle du tunnel de base du Saint-Gothard et d’un manque de personnel à la gare de triage de Limmattal.
Dans l’enquête auprès du personnel, les collaboratrices et collaborateurs se sont montrés satisfaits et motivés comme jamais depuis le début des mesures il y a plus de 20 ans (2024: 80 sur 100, 2023: 79 points). Les CFF sont un employeur attrayant. Pour faire face à la pénurie de personnel qualifié, ils veulent attirer et conserver les meilleurs talents.
Les CFF occupent environ 35 500 personnes, soit près de 600 de plus que l’année précédente. Ces mesures ont permis de combler le sous-effectif, d’intégrer des postes externes aux CFF et de tenir compte de l’augmentation du volume de travaux. Une grande partie des nouveaux collaborateurs et collaboratrices occupe des postes dans des domaines opérationnels, par exemple parmi le personnel des locomotives et des trains, les ingénieur·e·s, les technicien·ne·s, les artisan·e·s ou les spécialistes en informatique. Là où des postes ne sont plus nécessaires, les CFF les suppriment: en raison de la faible demande et des mauvais résultats de CFF Cargo Suisse, environ 80 postes à plein temps devront être supprimés. Cela se fera si possible par le biais de changements au sein des CFF ou de fluctuations naturelles.
Les CFF progressent en matière de sécurité et de numérisation
Des mesures concrètes ont permis de renforcer la sécurité au travail. Le nombre d’accidents professionnels et d’accidents de manœuvre a diminué. Nous avons été bouleversés par le décès de deux collaborateurs suite à des accidents. Les CFF entendent renforcer la sécurité à bord des trains et dans les gares. D’autres mesures ont été mises en œuvre en 2024: présence renforcée de la Police des transports et de Transsicura, introduction de bodycams, création d’un centre d’entraînement à la sécurité au Centre Loewenberg, lancement de la campagne contre les agressions dans les transports publics.
Les CFF ont également fait des progrès dans le domaine de la numérisation. Depuis 2024, il est possible d’acheter des billets internationaux dans l’application Mobile CFF. Les CFF sont l’un des premières entreprises ferroviaires d’Europe à avoir testé une locomotive télécommandée sans interruption de l’exploitation. De nouveaux programmes permettent de développer la régulation ferroviaire et d’analyser plus rapidement l’horaire. La numérisation contribue à améliorer le trafic ferroviaire en termes d’efficacité et de productivité.
Le trafic voyageurs international a du potentiel
Les CFF constatent une augmentation de la demande dans le trafic voyageurs international et travaillent intensivement à l’extension des liaisons transfrontalières. Pour ce faire, ils auront besoin de plus de trains à l’avenir, et les plus anciens devront être remplacés. Dans cette optique, les CFF envisagent également d’utiliser de nouveaux trains à grande vitesse en trafic transfrontalier. Des échanges d’informations seront ainsi organisés avec les fabricants pour l’achat et le financement des trains. Les annonces préalables correspondantes seront faites prochainement via la plate-forme d’achat Simap.
De plus, les CFF ont mené une étude afin d’évaluer la faisabilité d’une liaison directe entre la Suisse et Londres. Les résultats montrent qu’elle est techniquement réalisable, mais complexe. Les CFF souhaitent proposer cette liaison et font avancer le projet. Sa mise en œuvre ne sera toutefois pas possible avant les années 2030.
Le développement du réseau ferroviaire est nécessaire, de même que la hiérarchisation selon l’utilité pour la clientèle
Déjà très fréquenté, le réseau ferroviaire va encore se densifier dans les années à venir et la demande continuer d’augmenter. Nos besoins sont d’ores et déjà clairement identifiés pour la prochaine grande étape d’aménagement: 20% de places assises en plus dans toute la Suisse, la cadence semi-horaire sur tout le trafic grandes lignes, voire au quart d’heure sur de nombreuses lignes, un réseau express dans tout le pays en trafic marchandises et la cadence semi-horaire sur l’axe ouest-est.
La mise en œuvre de la planification a montré que des adaptations sont nécessaires et induisent des coûts supplémentaires élevés. Or, c’est la seule manière de garantir l’exploitation stable et ponctuelle du système ferroviaire. Aujourd’hui, grâce à de meilleures méthodes de simulation des temps de parcours et de changement, nous pouvons connaître beaucoup plus précisément qu’en 2014 le nombre requis d’installations de garage, de points de croisement, de tronçons à double voie ou de prolongements de quai. De plus, les CFF ont décidé de renoncer au franchissement rapide des courbes avec le train duplex TGL, au profit d’un meilleur confort de voyage. La conséquence de cette évolution: quelque 80 nouveaux projets sont nécessaires dans toute la Suisse, sans oublier les coûts supplémentaires pour des projets déjà approuvés. Les gares les plus fréquentées doivent répondre à des exigences plus strictes ou à des normes et spécifications adaptées.
En toute logique, le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a décidé de hiérarchiser les projets d’extension du rail et de la route, selon des critères qui restent à définir. L’examen externe effectué par l’EPFZ fournira des bases pour prendre les bonnes décisions. En tant que membre du groupe d’accompagnement, les CFF jouent un rôle consultatif. De leur point de vue, il est important d’éliminer les contraintes en matière de capacités et de donner la priorité à la poursuite de l’extension du réseau ferroviaire en fonction des avantages les plus importants pour la clientèle. Le rail doit être développé pour l’ensemble de la Suisse. Il s’agit de prendre en compte les besoins des agglomérations, mais aussi des régions périphériques, sans oublier la rentabilité: toute nouvelle installation ferroviaire doit être entretenue, d’où des coûts annuels d’environ 3% des coûts de construction au titre du maintien de la substance, ce qui explique l’augmentation globale des coûts de maintien de la substance.
Repenser la mobilité avec courage et innovation
La vision de la mobilité à partir de 2050, présentée il y a un an, peut nous aider à nous orienter. «Plus flexible, plus fréquent, plus rapide»: pour les CFF, cela implique de penser les liaisons de porte à porte et d’utiliser tous les moyens de transport en fonction de leurs points forts. De plus, il faut du courage pour remettre en question le principe des nœuds ou la politique d’arrêts. La durée du voyage sera encore plus courte si nous réduisons le nombre d’arrêts. Les bus sur appel ou les véhicules automatisés permettent de rejoindre une gare en 15 minutes maximum, où une correspondance est proposée toutes les 15 minutes. En collaboration avec le canton de Zurich, les CFF réaliseront un test avec des véhicules automatisés en 2025 dans le Furttal.
Au vu des questions en suspens concernant le développement du réseau ferroviaire, il est d’autant plus important d’anticiper et de planifier la mobilité, et ce en tenant compte des besoins futurs des voyageuses et voyageurs, de la clientèle du fret ferroviaire et de la Suisse. Les CFF sont convaincus que le train jouera un rôle-clé dans une future mobilité globale respectueuse du climat.
Texte : CFF
Image : Vincent Ducrot, Copyright SBB CFF FFS